Clément Joly,
Expert-Comptable, AGE
Pouvez-vous nous présenter votre cabinet AGE ?
AGE est un cabinet que j’ai créé il y a bientôt 6 ans, dans le Gers. Nous sommes un cabinet d’une vingtaine de personnes, avec une équipe composée de collaborateurs comptables confirmés et d’alternants.
Quel a été votre parti pris, à l’origine du cabinet ?
Dès le début, nous sommes partis de la gestion pour ensuite aller vers la comptabilité. Et pas l’inverse. Et pour cela, nous nous appuyons sur MEG (Mon Expert en Gestion).
« Nous sommes partis de la gestion pour aller vers la comptabilité. Et pas l’inverse. »
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette approche ?
Lors du premier rendez-vous avec un client chef d’entreprise, nous analysons la faisabilité économique du projet afin d’« objectiver » ensemble son business. Nous devons comprendre son activité, ses particularités, ainsi que les attentes et les besoins de l’entrepreneur.
À cette occasion, le client nous indique combien il souhaiterait se payer à la fin du mois. Et sur cette base, nous déterminons un objectif de chiffre d’affaires et de marge à réaliser chaque mois.
MEG est un outil central dans le suivi de ces indicateurs.
Auprès de combien de clients avez-vous diffusé MEG ?
Aujourd’hui, nous avons mis en place MEG sur 370 dossiers, soit un peu plus de 90% de nos clients.
Nous présentons la plateforme à chaque prospect, et elle est entièrement intégrée dans notre offre de services.
Nous sommes donc un peu plus cher que le marché, mais les outils sont compris. C’est notre parti pris, et il satisfait tout à fait nos clients.
Qu’est-ce que MEG apporte à vos clients au quotidien ?
Ils ont de la visibilité sur leurs indicateurs de gestion : chiffre d’affaires, taux de marge…
En rendez-vous de prospection, quand nous présentons MEG, cela finit en général de les convaincre que notre approche du suivi administratif comptable est bien pensée. Ils apprécient la fluidité et l’ergonomie des modules de MEG.
Avez-vous mis en place une procédure d’onboarding sur MEG pour vos clients ?
Nous proposons une formation d’1h30 à chaque nouveau client, avec une de nos deux référentes MEG désignées en interne. Lors de cette formation, on s’assure qu’ils ont entre les mains les meilleures pratiques pour utiliser l’outil au mieux.
Nous avons inscrit MEG dans notre calalogue de formation : si les clients sentent qu’ils ont besoin de pousser plus loin, on leur propose de passer sur le budget formation de minimum 7 heures.
Quels sont les impacts de MEG sur vos processus de travail ?
Cela nous apporte beaucoup de fiabilité dans les informations que nous manipulons. Les méthodes de travail sont harmonisées entre les dossiers, les pièces sont centralisées. C’est un vrai gain de temps, et c’est rationnel.
Quelles sont vos prochaines étapes de développement ?
Je souhaite aussi développer le contrôle interne périodique pour nos clients. L’idée est qu’ils puissent s’assurer que leurs objectifs vont être atteints, en suivant leurs indicateurs de gestion, et non plus uniquement des indicateurs financiers.
« Je souhaite développer le contrôle interne périodique pour nos clients. »
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce contrôle interne périodique ?
Pour faire simple : le comptable constate les points, alors que le gestionnaire les distribue. L’idée est donc de co-déterminer avec le dirigeant, les points clés qui permettent de valider la stratégie.
Et pour mieux expliquer, je vous livre 2 points de la stratégie d’Accompagnement en Gestion d’Entreprise :
- Un de nos objectifs de « production des comptes » est de valider certains points clés des comptes annuels du client dans les 30 jours de la clôture annuelle. Nous suivons donc depuis janvier 2022, le taux de clients ayant été visités par un collaborateur, dans les 30 jours de sa clôture. Si cette variable est proche de 100%, nous savons déjà que la période fiscale va être allégée.
- Un second objectif est bien évidemment de connaître « l’évolution des besoins du client » afin de tendre vers une satisfaction optimale. Nous allons donc suivre, à compter de 2022, le taux de clients ayant eu un entretien après plus ou moins 6 mois d’activité sur son nouvel exercice comptable. L’objectif est également de 100%, afin de tenir notre promesse d’ « aiguilleur ». Si les indicateurs sont bons, la pérenité de l’entreprise est assurée.
Au niveau des clients, l’idée est de rendre périodique la restitution d’informations. Cela peut se faire tous les mois, tous les 2 ou 4 mois : c’est à adapter en fonction de chaque client. C’est une vision pragmatique du contrôle interne, qui se veut davantage prédictif. Et dans cette optique, MEG est un vrai appui.
Pourquoi avez-vous choisi MEG, et pas une autre solution du marché ?
Plusieurs facteurs ont joué : le fait que RCA soit un éditeur français, et stocke ses données en France. « L’état d’esprit » RCA a joué également : ils ont une culture d’entreprise tournée autour des services, j’ose même dire de la gentillesse.
Et il y a une volonté affichée de RCA de ne pas mettre l’Expert-Comptable sur la touche. Aujourd’hui, je considère RCA plus comme un partenaire, que comme un fournisseur.
Avez-vous une conviction à nous partager sur l’avenir du métier d’Expert-Comptable ?
60 % du chiffre d’affaires actuel des cabinets va se faire « automatiser ». Mais l’automatisation a un coût : celui de l’éditeur ! Le client va vouloir remettre en cause le rapport coût-valeur qu’il paye, si nous nous contentons d’automatiser.
Mais si nous lui donnons un bon retour d’information, et mettons en place ce contrôle de gestion permanent, cela l’aide à piloter son entreprise et il accepte de mettre le prix.
Le chef d’entreprise est soumis à de fortes pressions : écrasement des marges, volatilité du personnel … Tout cela le pousse à mieux utiliser ses ressources. Nous devons avoir cela à l’esprit pour adopter la bonne stratégie et posture.
Comment faites-vous pour embarquer vos collaborateurs dans cette nouvelle dimension de gestion ?
Il est vrai qu’on leur demande de sortir de leur zone de confort. Les jeunes alternants ne veulent pas se contenter de saisir des données. Ils veulent l’analyser. Mais pour bien analyser les données, il faut de l’expérience, de l’ancienneté.
C’est pour cela que nous fonctionnons par binômes sur les dossiers : un collaborateur comptable expérimenté et un alternant. Les jeunes « bousculent » ceux en place sur le contrôle de gestion. Et ils apprennent énormément d’eux. Ce mix gagnant est au cœur de l’ADN d’AGE.
Si vous deviez résumer MEG en trois mots, lesquels choisiriez-vous ?
Ergonomique.
Pragmatique.
Fiable.
« Passer d’une vision production à une vision orientée clients. »
Un mot à ajouter pour finir ?
Nous devons passer d’une vision production à une vision orientée clients. Pour y parvenir, nous ne devons plus voir notre métier sous le prisme d’exécutants, mais d’architectes.
Interview réalisée par Marine LEVESQUE, journaliste